Des profits « contrariens »

Les capitalisations des entreprises du secteur des énergies fossiles restent raisonnables tandis que les profits s’accumulent. Tout ceci sans subvention ni aucun soutien des investisseurs institutionnels. Les amateurs de dividendes devraient profiter de ces circonstances favorables.

Depuis 2021, notre « transaction de la décennie » consiste à miser sur le pétrole et les énergies fossiles.

Cette idée émane du fondateur de notre groupe, Bill Bonner. 

C’est une idée « contrarienne ». « Contrarien » ne signifie pas aller contre la tendance d’un marché, ce qui serait absurde et suicidaire. Contrarien veut dire s’efforcer de rechercher des investissements injustement délaissés.

Délaissés veut dire qu’ils sont méprisés. Pas ou peu d’acheteurs donc les prix sont peu élevés.

Injustement veut dire qu’il n’y a pas de bonnes raisons à ce mépris des investisseurs. Il s’agit d’actions d’entreprises bien gérées qui produisent profitablement des biens utiles que les gens achètent sans y être contraints ou forcés par une réglementation quelconque.

Pour la décennie qui s’ouvrait il y a quatre ans, nos analystes ont prévu que les énergies fossiles souffriraient d’un manque cruel de capitaux.

Inversement, les énergies dites renouvelables aspirent une grande quantité d’investissements ou de subventions. Il est tendance d’être « vert », de vouloir baisser le thermostat de la planète.

Cette semaine, le métro parisien était recouvert d’affiches faisant la promotion d’électricité « verte », dans les stations comme dans les wagons.

Malheureusement ces énergies « vertes » ou « renouvelables « ou « propres » - à l’exception du nucléaire – sont intermittentes : elles ne produisent pas nécessairement quand nous en avons besoin. Elles ne sont pas rentables hors subventions et manipulations du marché.

La spéculation que nous engageons pour la décennie repose sur le fait que la réalité reprendra le dessus.

La demande en énergie fossile ne faiblira pas. Les sous-investissements d’aujourd’hui se paieront demain par des cours en hausse ; il en résultera des profits pour les producteurs qui sauront satisfaire la demande… et leurs actionnaires.

Le ressort de cette mécanique se met bien en place. Voici ce qu’écrivait le 28 février Marc Fiorentino, rédacteur de la lettre Monfinancier.com :

« Investir ou pas dans les énergies fossiles ?

That is the question

De plus en plus d’investisseurs institutionnels ne peuvent plus le faire ou se refusent à la faire.

De plus en plus de fonds abandonnent, par conviction mais plus souvent sous la contrainte, l’investissement dans le secteur du pétrole et du gaz.

Et pourtant…

Les profits des plus grandes compagnies pétrolières et gazières américaines ont triplé pendant la Présidence Biden. […]

Pendant les trois premières années de l'administration Biden, les 10 groupes les plus importants ont accumulé un bénéfice net de 313 Mds$.
C'était 112 Mds $ "seulement" pendant la même période sous Trump. […]

La capitalisation de ces dix sociétés a bondi de 132% pendant la même période, comme le note le Financial Times, à 1 100 Mds$ (notons au passage que les 10 plus grandes compagnies pétrolières et gazières américaines combinées capitalisent 50% de la valeur de Nvidia...), alors qu'elle avait baissé de 12% sous Trump, l'ami des énergies fossiles. »

Comment conclue Marc Fiorentino qui se dit « contrarien » ?

« Les fonds, de plus en plus "verts", boycottent le secteur.
Sans expliquer comment nous pourrons nous passer d'énergies fossiles pendant la période de "transition" climatique.

[…]

Il y a donc peut-être un créneau pour un fonds spécialisé producteurs de pétrole et de gaz pour financer la "transition" écologique. »

La logique finale m’échappe. Étrange contorsion. Peut-être nécessaire pour ne pas se voir étiqueter « climatosceptique » par la police de la pensée et rester invité sur les plateaux télés.

Signalons que des entreprises comme Total ou BP par exemple se targuent d’investir dans les énergies vertes. Cette politique est loin de faire le bonheur des actionnaires qui leur restent et n’attire pas pour autant les gérants de fonds dits ESG (respectant des critères dits Environnementaux, sociaux et de gouvernance). Sur ce plan, les pétrolières américaines, plus décomplexées, procurent plus de satisfactions à leurs actionnaires.

Tandis que les ordinateurs, les algorithmes de trading, les gérants se concentrent sur les « 7 magnifiques »[1], notre spécialiste Tom Dyson se concentre sur les oubliées dignes d’intérêt du secteur des énergies fossiles et de leur transport.

Il vient d’en mettre une nouvelle en portefeuille « une petite entreprise – sa capitalisation est de 1,7 Md$. Par comparaison, celle d’Exxon Mobil est 235 fois plus grande et ses profits sur douze mois 71 fois supérieurs. »

Autrement dit, même si Exxon est 235 fois plus grosse, ses profits sont bien moindres. L’entreprise qu’a repérée Tom verse de généreux dividendes (presque 7% de la valeur de l’action contre 3,64% pour Exxon).

[1] Magnificent 7 :  Apple, Microsoft, Google-Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta Platforms and Tesla

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