Du pétrole plutôt que les « 7 magnifiques »

Le socialisme moderne et le capitalisme de copinage peuvent-ils connaître la faillite ? Si la réponse est non, vous pouvez investir dans n’importe quoi et, à la longue, vous serez gagnant. En revanche, si la faillite reste possible, il convient d’être très prudent dans vos investissements.

·      Faillite du promoteur immobilier Evergrande en Chine

·      Déconfiture de l’avionneur Boeing

·      Effondrement de la société informatique Atos

·      Hausse continue en Bourse des « 7 magnifiques », les plus grosses entreprises américaines

·      « La dette publique est insoutenable », selon le président de la Réserve fédérale Jerome Powell qui s’inquiète que cette dette grossisse plus vite que l’économie

·      Tension sur le pétrole en 2025, selon la directrice de la pétrolière américaine Occidental, Vicki Hollub

Quel lien entre toutes ces informations ? Un lien évident pour nous.

À de très rares exceptions près, le monde s’accorde pour embrasser le nouveau socialisme. Les Chinois, partis du communisme, vont dans le sens du nouveau socialisme ; les États-Unis et l’Europe, partis du capitalisme, aussi. Le monde converge vers cette nouvelle forme de socialisme.

Le socialisme moderne par la réglementation

Ce socialisme moderne a été très bien décrit par le président argentin Javier Milei dans son discours devant le forum de Davos : plus besoin pour les gouvernements de nationaliser les moyens de production. Il suffit de les réglementer pour les contrôler.

La seule chose qui reste nationalisée - ou « supra-nationalisée » dans le cas de l’Union européenne - est la monnaie dont les banques centrales détiennent le monopole de création.

Ce faisant, nos grands planificateurs omniscients pensent avoir créé un nouveau monde : le capitalisme sans faillite possible. La réglementation qu’ils imaginent pourvoit à tout, prévoit tout, corrige les anomalies de marché, s’occupe du thermostat de la planète comme de celui de votre maison, de ce que l’agriculture doit produire, de ce que vous pouvez et devez manger, de vos vaccins, de la façon dont vous vous déplacer, etc.

Toutefois, les trois premiers titres de l’actualité laisseraient penser que, malgré ces grands esprits, la faillite reste toujours possible…

Pourtant, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles comma aurait dit le Candide de Voltaire.

Evergrande prospérait sur la dette.

Boeing comme Atos profitaient de marchés d’État (qui ne peuvent pas se tromper).

Que diable s’est-il passé ?

Cet article d’Atlantico démonte le mécanisme du capitalisme de copinage dans le cas d’Atos (mais on pourrait dire la même chose de Boeing) :

« il y a de très nombreux domaines où on ne sait pas très bien quelle est la différence entre l'État et l'entreprise. Souvenez-vous de la gestion d'Airbus il y a quelques années, quand un certain nombre de gens, la DGSE, était très proche du dossier. […]. Vous vous retrouvez avec des conflits d'intérêts, au pire avec des mauvaises orientations. […]c'est très consanguin et tout le monde se tient un petit peu par la barbichette parce que l'État est un des gros clients et un des gros commanditaires, à la fin, tout le monde finit par se taire. […] Et c'est pour ça que ça se reproduit, car in fine il ne peut pas y avoir de sanction. »

Le capitalisme de copinage va trop loin. Il ne sait pas se corriger car ses tenants ne souffrent jamais de leurs erreurs. Evergrande ? Un véritable entrepreneur parti de rien aurait-il eu l’idée d’un nom aussi ridicule ?

Les « 7 magnifiques » dépendent aussi de la dette publique

Qu’en est-il des « 7 magnifiques », les stars de la cote américaine qui attirent tant d’investisseurs qui se les arrachent à des prix faramineux ?

Google, Meta, Apple, Amazon, Microsoft, Nvidia et Tesla ont chacune dans leur domaine une position tellement dominante qu’on pourrait l’appeler un monopole. Ces entreprises pratiquent aussi une certaine forme de capitalisme de copinage – ou au moins de lobbying intensif, leurs tailles le leur permettant dans tous les pays. Tesla profite des subventions octroyées aux acheteurs de véhicules électriques. Ces entreprises pourraient-elles faire faillite ?

La réponse à cette question est probablement dans les inquiétudes de Powell à propos de la dette publique. Partout dans le monde, le pouvoir d’achat dépend de la dette publique. Le socialisme moderne se nourrit de réglementations, taxations, subventions et redistributions. Depuis longtemps, les impôts et taxes ne suffisent plus à alimenter les subventions et les redistributions. Le complément est de la dette. Si l’expansion de la dette est stoppée, les acheteurs diminueront. Moins d’allocations, moins de téléphones mobiles dans le métro, moins de choses inutiles achetées sur Amazon, moins de recherches sur Google,… Les « 7 magnifiques » ne feront probablement pas toutes faillite mais leurs cours risquent de chuter violemment.

En attendant, le vrai argent se fait rare. Le vrai argent, c’est celui qui est gagné par des entreprises non subventionnées qui vendent des produits ou services à des clients qui sont libres de les acheter ou pas.

La recherche pétrolière, par exemple, souffre de manque de vrai argent. Aucun investisseur institutionnel ne veut se salir avec de telles activités. Par conséquent un déficit d’offre s’annonce, dénonce Vicki Hollub et donc un renchérissement de cette énergie. Car même si un banquier central peut créer des dollars ou des euros à volonté, il lui est impossible de faire surgir des barils de pétrole.

Notre allocation d’actifs et notre portefeuille ne font que refléter ces convictions.

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